Pédocriminalité : la juge de Lorient clôt l'enquête de l'affaire Le Scouarnec

Publié : 25 avril 2024 à 12h52 par Nicolas Mercier avec AFP

Un procès pourrait avoir lieu en 2025.

Crédit : Envato - DR

La juge de Lorient qui enquête sur l'ex-chirurgien Joël Le Scouarnec, mis en examen pour des viols et agressions sexuelles sur près de 300 victimes, souvent mineures, a clos son instruction qui aura duré sept ans.


"L'avis de fin d'information a été notifié aux parties", a indiqué à l'AFP le parquet général de la cour d'appel de Rennes, sans pouvoir à ce stade se prononcer sur les dates d'un éventuel procès.


"L'instruction est close, il appartient maintenant au parquet de prendre ses réquisitions" sur un probable renvoi de l'ex-chirurgien devant un tribunal, a déclaré de son côté Me Frédéric Benoist, conseil dans ce dossier de l'association La Voix de l'Enfant.


Il pourrait certes encore y avoir un recours de Joël Le Scouarnec contre une ordonnance de renvoi "mais on est quand même dans la phase finale de l'instruction", explique Me Benoist, qui pense possible la tenue d'un procès "au premier semestre 2025".


 


UN PROCÈS HORS NORMES


Joël Le Scouarnec, déjà condamné en 2020 à 15 ans de réclusion pour viols et atteintes sexuelles sur quatre mineurs par la cour d'assises de Charente-Maritime, est également mis en examen pour de nombreux viols et agressions sexuelles aggravées commis entre 1991 et 2014 au sein de plusieurs établissements hospitaliers, principalement dans le Morbihan.


Les enquêteurs avaient découvert des carnets dans lesquels le chirurgien, aujourd'hui âgé de 73 ans, notait le nom de ses victimes, souvent mineures, et les sévices sexuels qu'il leur faisait subir, sur une période de 30 ans. L'âge moyen des victimes, des deux sexes, est de 11 ans, a établi l'enquête.


Si Joël Le Scouarnec est bien jugé pour ces faits, ce procès hors normes se tiendra à Vannes, devant la cour criminelle du Morbihan, avec un site aménagé spécialement pour accueillir les nombreuses victimes, leurs avocats et les médias.


Au total, 293 victimes potentielles ont été identifiées dans ce dossier et le procès pourrait durer jusqu'à quatre mois.