Top Chef : entretien avec la cheffe nantaise Sarah Mainguy
Publié : 17 février 2021 à 11h59 par Alexandrine DOUET
Sarah Mainguy que les téléspectateurs ont découvert mercredi dernier dans "Top Chef" a répondu à nos questions.
La nantaise Sarah Mainguy a su se faire remarquer dès la première émission.
Crédit : Marie ETCHEGOYEN/M6
Présentée comme une cheffe anti-conformiste, la jeune femme de 26 ans s'est illustrée dès le premier épisode diffusé le 10 février dernier sur M6. Avec son compagnon, elle est à la tête du restaurant "Vacarme" ouvert depuis 2019 à Nantes dans le quartier Decré.
Quel est votre parcours en quelques mots ?
Après l’école Ferrandi à Paris, j’ai travaillé dans pas mal de petits bistrots parisiens, ensuite, je suis partie en Amérique du Sud quelques mois pour voyager, et en revenant, c’est à ce moment-là que j’ai commencé à travailler à Paris chez Holybelly, puis au Mary Celeste où j’étais sous-cheffe.
Que vous ont apporté ces différentes expériences ?
Ces expériences m’ont créé une personnalité et m’ont permis de m’ouvrir sur pas mal d’horizons différents. C’est ce qui fait qu’aujourd’hui j’arrive petit à petit à avoir de la personnalité dans ma cuisine et dans notre restaurant.
Comment êtes-vous arrivée à Nantes ?
Ouvrir un restaurant à Paris, c’était trop compliqué. Venir à Nantes, c’était s’inscrire dans un certain terroir, dans une région qui est proche de la mer, qui est magnifique pour tout ce qui est maraîchage, donc, c’était aussi génial, je trouvais, de venir dans une région aussi riche pour faire de la cuisine. Mon grand-père était nantais, je connaissais donc déjà la région, et mon compagnon vient aussi de la région.
Comment êtes-vous arrivée dans Top Chef ?
On m’a envoyé un message sur Instagram pour me dire qu’on avait repéré mon profil. De base, je n’étais pas totalement convaincue parce que la télé n’était pas forcément quelque chose qui m’attirait, et puis, je me suis laissé tenter finalement pour voir jusqu’où je pouvais aller et pour savoir ce que ça faisait de se mesurer à d’autres professionnels, c’était un challenge personnel.
Le fait qu’il n’y ait que quatre candidates dans Top Chef est-il représentatif du monde de la gastronomie aujourd’hui ?
Selon certains, ce serait représentatif du nombre de femmes en cuisine. Au-delà de ça, je trouve que c’est trop peu pour la compétition, c’est dommage qu’il n’y en ait pas plus. Après, peut-être que le fait que ce soit une compétition plaît davantage aux hommes qu’aux femmes. Je pense que la femme dans ce métier, qui reste un métier majoritairement masculin, a peut-être moins confiance en elle, en tout cas, c’était mon cas avant de démarrer, moins de confiance et donc peur de se comparer. Encore aujourd’hui, très peu de femmes ont des étoiles, Hélène Darroze membre du jury est l’une des rares à en faire partie.
Qu’attendez-vous de cette expérience Top Chef ?
J’attends de prendre un petit peu plus de confiance en moi et d’apprendre énormément sur ma cuisine. Surtout, d’avoir de nouveaux horizons et de savoir ce qu’il me manque car c’est souvent ça le problème, au bout d’un moment, on arrive à un niveau dans notre apprentissage personnel et on sait qu’on doit encore apprendre pas mal de choses mais on ne sait pas mettre de mots dessus et c’est ça que j’aimerais savoir.
Quels sont vos atouts pour cette émission, selon vous ?
Mon atout principal est ma créativité. J’ai aussi tendance à souvent prendre le contre-pied de ce que les autres candidats ont tendance à faire, sur tel ou tel thème ou telle ou telle épreuve. Je vais souvent à l’inverse de ce que le jury attend en espérant créer la surprise à travers justement une certaine créativité.
Ressentez-vous plus de pression dans l’émission que dans votre propre restaurant ?
Totalement (rires) ! En même temps, c’est complétement différent. Au restaurant, c’est chez nous, c’est comme à la maison. Dans "Top Chef", on nous challenge sur des épreuves inconnues avec de très grands chefs et face à des candidats redoutables, ce qui crée une angoisse et un stress certain.
Votre restaurant est actuellement fermé. Comment vivez-vous cette période ?
C’est triste, on arrive à survivre, on fait quelques petites choses à emporter. Ce n’est pas facile de voir notre restaurant et ceux des amis fermés pendant autant de temps. Je reste optimiste pour ne pas désespérer mais c’est vrai qu’il ne va pas falloir qu’une réouverture tarde non plus. On est tous en train de perdre du dynamisme. On sait déjà qu’au redémarrage on aura des clients au rendez-vous par le biais de l’émission et ça c’est vrai que c’est plutôt encourageant pour le futur.
Top Chef : 21h05 ce mercredi sur M6
(Entretien retranscrit par Mikaël Le Gac)