Automobile : les trois filiales du groupe Gupta en redressement judiciaire

Publié : 21 avril 2021 à 7h01 par Arnaud Laurenti

Les trois équipementiers automobiles de la Vienne et de l'Indre appartenant au groupe Alvance de l'Indo-Britannique Sanjeev Gupta, ont été placés mardi en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Paris, a-t-on appris de sources syndicales.

Crédit : Archives

Totalisant quelque 850 salariés, les deux unités aluminium et fonte des Fonderies du Poitou, à Ingrandes près de Châtellerault, ainsi qu'Alvance Aluminium Wheels, à Diors près de Châteauroux, avaient été déclarés en cessation de paiement la semaine dernière.


Ce sont les premières sociétés du groupe du magnat de l'acier à déposer le bilan depuis la chute de la société financière britannique Greensill, à qui le conglomérat doit des milliards d'euros.


Quatre candidats à la reprise


Pour Liberty Fonte, une entreprise déjà en grande difficulté avec une production de carters pour diesel peu porteuse, l'audience a révélé que quatre candidats repreneurs s'étaient manifestés, a annoncé à l'AFP Jean-Philippe Juin, délégué CGT chez Fonderies Alu.


Un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE), actant la fermeture du site prévu en juin 2021, avait en effet été lancé en décembre 2020 et la loi oblige dans ce cas le propriétaire à chercher des repreneurs.


"Mais il faudra que ces repreneurs proposent d'autres marchés parce que la fonte n'est plus utilisée sur le marché automobile", a dit M. Juin.


Pour les Fonderies Alu, il s'agit d'une formule de redressement judiciaire "classique" et la recherche de repreneurs n'a pas encore commencé.


Alvance Aluminium Wheels, qui fabrique des jantes en aluminium, a également été placé en redressement judiciaire, a confirmé à l'AFP le délégué CGT Anthony Babarczi. "Une période d'observation de six mois a été déclarée" pour chercher là aussi des repreneurs, a-t-il ajouté.


Ces trois entreprises, qui ont pour principal client Renault, sont déficitaires, avait expliqué la semaine dernière Alvance, basée à Paris, maison mère de Liberty House, affirmant qu'elles souffraient à la fois de la désaffection du diesel et de la concurrence d'entreprises hors-UE.


Liberty Alu, qui produit notamment des culasses, un marché plus porteur, est en meilleure santé et au début du mois, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire avait estimé qu'il n'y avait "aucune raison que les Fonderies du Poitou, dans le volet aluminium, puissent être pénalisées par la situation financière du groupe Liberty auquel elles appartiennent".



(avec AFP)