Le premier spectacle de Jérôme Niel ce dimanche à Angers

Publié : 16 octobre 2022 à 6h00 par Morgan Juvin

L'humoriste Jérôme Niel s'attaque à la scène, après avoir conquis la télévision, puis internet depuis une dizaine d'années. Entretien avec celui qui ne s'impose aucune limite.

Le premier spectacle de Jérôme Niel

Crédit : K Production

Vous l'avez peut-être connu il y'a 10 ans lorsqu'il faisait des critiques musicales sur la chaîne MTV, avant de rejoindre "Le Grand Journal" sur Canal +.


Jérôme Niel a toujours imposé son humour, et sa patte. Une personnalité sans limites qui vous a fait parfois bondir par sa grossièreté dans la mini-série "Les Tutos" où il incarne Camille, un homme déjanté, dérangé, qui propose des tutoriels en toute sobriété...


Au fil des années, le cinéma est entré dans sa vie et l'anime aujourd'hui. 


Un mois avant la sortie du film de Quentin Dupieux "Fumer fait tousser" où Jérôme Niel complète l'affiche, Alouette s'est intéressé à son nouveau spectacle baptisé "Jérôme Niel". L'humoriste se produit ce dimanche à 18h au centre de congrès d'Angers.


 


Vous êtes dans quel état d’esprit depuis votre première date de tournée ?


Je suis dans un très bon état d’esprit. J’ai commencé en novembre à Paris où j’ai eu une petite cinquantaine de dates pour bien me chauffer pour la tournée. C’est une nouvelle expérience où c’est une heure et quart de live. Moi, je viens plutôt de la vidéo où on peut tout monter, tout refaire. Là, on ne peut pas tout refaire, c’est one shot pendant un soir. Donc, c’est vraiment un nouveau défi à ce niveau-là avec le retour direct des gens. Là, ce ne sont plus des commentaires sous une vidéo. Concernant la tournée, c’est encore un cran au-dessus puisque je passe de salles à Paris où je jouais devant 350 personnes, là, c’est plutôt entre 1.000 et 1.500 personnes. Donc forcément, il y a beaucoup plus encore d’énergie à donner et c’est grisant, en fait.


 


Qu’avez-vous eu envie de raconter dans ce premier spectacle ?


C’est un peu compliqué parce que j’aime bien cultiver le mystère. Donc, il faut absolument venir me voir sur scène. Mais, si les gens qui me suivent peuvent voir que je partage de temps en temps des choses où ça part dans tous les sens, on va dire que c’est comme moi, ça part dans tous les sens. C’est un spectacle que personne n’aura vu auparavant.


 


C’est un petit peu ce que vous faites, finalement, sur les réseaux sociaux ?


Exactement ! C’est le même ADN. C’est-à-dire que ce n’est pas ce que je fais sur les réseaux sociaux, et en même temps, c’est ce que je fais.


 


Le spectacle a été mis en scène par Edouard Pluvieux qui travaille, notamment, avec Kev Adams et Maxime Gasteuil. Est-ce que ça veut dire qu’on va retrouver des similitudes et des influences dans la façon de raconter votre spectacle ?


Non, pas du tout (rires). Quand je suis arrivé, je savais déjà ce que je voulais. Edouard est un metteur en scène qui a parfaitement su s’adapter à moi. Parce que je pense que c’est ça aussi un bon metteur en scène, c’est quelqu’un qui comprend l’artiste. Du coup, on travaille ensemble. Moi, j’avais déjà beaucoup d’idées et lui s’est adapté, il en a proposé des nouvelles que j’ai acceptées et des nouvelles que je n’ai pas acceptées puisque ce n’était pas trop mon truc. Il sait s’adapter et, ensemble, on a construit la mise en scène qui me ressemble plus. Donc, c’est très différent de Kev et de Max.


 


Est-ce qu’il y a des humoristes qui vous ont inspiré ?


Non, je ne suis pas inspiré par des humoristes. Je suis inspiré par des films et ça se voit dans mon spectacle. Ce sont des films, ce sont des dessins animés, c’est de la bagarre… Mais je n’ai pas regardé 1.000 fois un spectacle, en fait. Quand je regarde un spectacle, je n’ai pas plus d’inspiration. Quand on me voit sur scène, on peut penser à certains artistes, mais mes références, ce sont plutôt des films avec Van Damme ou des comédies américaines.


 


Comment se prépare un spectacle ? Avez-vous été surpris par la difficulté de l’exercice ?


Oui, parce qu’il y a beaucoup de peur, d’abord. Parce que peu importe la communauté que t’as pu accumuler et qui vient te voir dans la salle, il y a quand même le défi de faire un bon spectacle derrière. Comme tu as une communauté, ce n’est pas trop compliqué de remplir une salle au début, mais après, il faut qu’il y ait un bon spectacle sinon les gens vont partir. Du coup, j’ai fait sept mois complets au Théâtre de l’Européen et mon défit était d’essayer de faire un bon spectacle, que les gens comprennent le doss’ pour qu’ils puissent en parler et que les gens reviennent. C’est ce qu’il s’est passé mais, oui, c’est forcément la peur de transformer l’essai. Pour l’instant, le pari est rempli.


 


Comment avez-vous ressenti le public ? Les gens sont-ils surpris par le spectacle ?


Les gens sont surpris parce qu’il y a une heure et quart de spectacle, donc, ce n’est pas pareil. Et en même temps, ils ne sont pas surpris parce que, si tu me suis déjà sur Instagram, tu sais que ça va être le bordel. Du coup, on retrouve ce bordel-là sur scène.


 


Concernant le casting de la future comédie de Quentin Dupieux, Fumer fait tousser, il y'a beaucoup d’actrices et d’acteurs de renom. Est-ce que c’est, pour vous, une forme de consécration de jouer avec de tels acteurs ?


C’est déjà une forme de consécration, pour moi, de travailler avec un tel réalisateur. Parce que c’est quelqu’un que j’écoute depuis le lycée, puisque c’est quelqu’un qui fait également de la musique sous le nom de Mr. Oizo. Donc, j’écoutais sa musique, ensuite j’ai regardé tous ses films, j’adore ce qu’il fait. Du coup, quand il m’a proposé ce rôle, j’étais vraiment aux anges. Pour moi, c’était vraiment un check-point dans ma check-list. Donc, de travailler avec lui, c’était incroyable et les acteurs, bien sûr, supers. Quentin tourne tout autant avec des acteurs confirmés qu’avec des acteurs "débutants" ou des gars du net. Il n’a pas de frontières, il n’a pas de barrières et, ça, c’est très bien.


 


Interview retranscrite par Mikaël Le Gac