L'ancien numéro 2 de la police de la Vienne condamné pour agressions sexuelles
7 novembre 2024 à 8h33 par Nicolas Mézil avec AFP
Un ex-dirigeant de la police de Poitiers, jugé pour agressions sexuelles sur de jeunes hommes, a été condamné ce mercredi 6 novembre à 18 mois de prison avec sursis, quand ils étaient scouts.
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La cour d'appel de Poitiers est allée à l'encontre de la relaxe prononcée en première instance par le tribunal correctionnel de La Rochelle .
Elle a condamné Jean-Christophe M. Mais il ne sera pas inscrit au fichier des auteurs d'infractions sexuelles ou violentes comme réclamé par le ministère public. À l'audience, le 23 septembre, l'avocate générale avait requis cinq ans de prison dont quatre avec sursis.
L'avocat de l'ancien commandant de police a indiqué qu'il comptait se pourvoir en cassation, se disant "abattu mais pas surpris" face à un "sentiment de traquenard judiciaire".
"La cour a rendu leur honneur aux victimes"
Ancien numéro 2 de la police de Poitiers, Jean-Christophe M. était également responsable chez les Scouts de France.
C'est dans ce contexte qu'il a connu plusieurs jeunes hommes, qui l'ont accusé d'agressions sexuelles à la suite de soirées arrosées dans les années 2000, souvent alors qu'ils partageaient le même lit que leur ancien chef scout, de vingt ans leur aîné. Un quatrième ancien scout n'a pas fait appel de l'ordonnance de non-lieu le concernant.
"La cour d'appel de Poitiers a rendu leur honneur aux victimes", a réagi auprès de l'AFP Me Benoît Chabert, avocat d'une des parties civiles.
"C'est la victoire du courage des victimes qui ont tenu bon malgré les obstacles. Pour y arriver, j'ai dû déplacer des montagnes en raison de la qualité de policier influent localement de Jean-Christophe M. et du genre masculin des victimes", a-t-il fait valoir.
Pas de traitement de faveur
De son côté, Me Lionel Béthune de Moro a réfuté tout traitement de faveur concernant son client, soulignant "au contraire" qu'on lui avait retiré sa qualité d'officier de police judiciaire à la suite de sa mise en examen, avant même sa condamnation prononcée mercredi.
"Je trouve qu'il a eu un sort judiciaire et médiatique qui est quand même peu enviable", a-t-il plaidé, dénonçant une condamnation "qui fait la part belle à l'émotion". "On a l'impression que la qualité, justement, de numéro 2 de la police de la Vienne a fait que c'était presque une présomption de culpabilité."