Incendies en Gironde : des pompiers témoignent

22 juillet 2022 à 14h43 par Maëva Bossard

De retour de Gironde, des pompiers venant des quatre coins de la France témoignent sur les incendies.

Crédit : Archives Alouette

Face à l’ampleur des incendies en Gironde, de nombreux pompiers venant de toute la France se sont déplacés pour aider les pompiers locaux à contenir le feu. Ils témoignent de leur expérience marquante au plus près des flammes.


Ils sont venus du Morbihan, d’Indre-et-Loire, de Vendée ou encore d’Ille-et-Vilaine pour combattre les flammes en Gironde. Entre l’air étouffant et les nuits courtes, les pompiers racontent ce qu’ils ont vécu au retour de leurs interventions.


Un premier ressenti évoqué par les combattants du feu était le manque d’air. C’est ce que le lieutenant Christophe Chesnel, venu d’Ille-et-Vilaine, a déclaré lorsqu’il est intervenu en tant que chef de détachement de la première colonne de renfort feu de forêt. Le pompier déplore les conditions météorologiques, dont les fortes chaleurs, qui n’ont pas aidé les soldats du feu :


"Elle [la météo] nous a bien tué avec une chaleur intense. On était constamment dans la fournaise. Ce n’était pas le feu, c’était le manque d’air qui était étouffant" a-t-il confié à Actu Rennes.


Il faut dire qu’ils étaient aux plus près des flammes pour parvenir à les maitriser. Une tâche qui s’est avérée difficile, notamment à cause des vents tourbillonnants comme l’explique le lieutenant Jean-François Paquier venu de Vendée :


"Le feu part dans un sens, vous l’attaquez. Il repart dans un autre sens, et il faut redéfaire tout le dispositif" a-t-il raconté à Ouest-France.


Des départs de feux incessants et qui laissaient peu de répits aux pompiers. Les pompiers venus de Vendée comptabilisent 10 heures de sommeil en trois jours. Le lieutenant Chesnel et ses équipes se contentaient parfois de quatre heures de sommeil par nuit au maximum avant de repartir :


"On avait entre 6 heures et 8 heures où on était dégagé du feu. Mais, sur ce lapse de temps, on avait le transit pour retourner à la zone de repos en dehors des fumées, remettre les véhicules en état pour pouvoir repartir, car on n’était pas à l'abri de repartir très vite, se doucher, manger, prendre un peu le frais et après se coucher. Donc, quand on se couchait 4h, c'était bien." selon les propos recueillis par Actu Rennes.


Une fatigue qu’Éric Ferret, pompier d’Indre et vice-président du syndicat SNSPP-Pats a pu constater lorsqu’il a rencontré des collègues à son arrivée :


"Il venaient de faire une journée de 6h30 à 22h. Bien sûr, je les ai trouvés fatigués, ce qui est normal, mais ils avaient le moral" a-t-il indiqué à La Nouvelle République.


Du moral, ils en ont eu besoin et les Girondins ont fait leur possible pour leur en donner. Éric Ferret a pu témoigner d’un "accueil incroyable" de la part des habitants. Des artisans ramenaient des denrées gratuitement pour les pompiers. D’autres venaient directement déposer de quoi leur donner des forces (eau, nourriture) dans des camions frigos mis à disposition des intervenants ou même à des points de ravitaillement.