Des actions des anti-bassines, un an après le rassemblement de Sainte-Soline

Publié : 22 mars 2024 à 13h58 par Nicolas Mézil avec AFP

Un an après la manifestation contre les mégabassines à Sainte-Soline (Deux-Sèvres), les adversaires de ces réserves d'eau agricoles organisent un week-end de "commémor'actions" et annoncent une plainte contre le ministre de l'Intérieur.

Crédit : Image d'illustration - Archives - DR

Le 25 mars 2023, autour d'une réserve en construction protégée par plus de 3 000 gendarmes, 30 000 personnes selon les organisateurs, 6 000 à 8 000 selon les autorités, avaient participé à ce rassemblement interdit par la préfecture des Deux-Sèvres.


De violents affrontements avaient éclaté, faisant de nombreux blessés, dont deux manifestants tombés dans le coma.


Un rassemblement est prévu ce samedi 23 mars 2024 entre Melle, commune voisine, et Sainte-Soline, avec "construction d'un cairn" et "prises de parole en soutien aux victimes des violences policières", avant un pique-nique suivi d'un "tournoi de pétanque et palet".


Moins de 500 personnes y sont attendues, selon une source policière qui fait état d'une "vigilance", sans "grosses inquiétudes". La préfecture des Deux-Sèvres a interdit le transport de matières explosives et autorisé l'usage de drones pour surveiller la zone.


Dimanche, une "saisine collective de la Cour de justice de la République pour faux témoignage" doit être présentée à l'encontre de Gérald Darmanin, accusé d'avoir "menti à plusieurs reprises" sur le déroulé de la manifestation.


 


Rassemblements "méga-boums"


Lundi soir, au moins une trentaine de "méga-boums" sont annoncées devant des gendarmeries et préfectures du pays, en référence aux plus de 5 000 grenades lacrymogènes tirées le 25 mars 2023. De 2 000 à 3 000 personnes au total pourraient y participer en France, selon la source policière. Des rassemblements seront organisés dans toute la France, à Poitiers, La Rochelle, Nantes, Vannes, Tours ou encore Limoges.


Selon les organisateurs de ces "commémor'actions", la manifestation de Sainte-Soline "a marqué l'histoire de la lutte pour la défense de l'eau par son ampleur, sa détermination, mais aussi par la politique de terreur appliquée par un gouvernement violent et irresponsable".


Dans un rapport, la Ligue des Droits de l'Homme avait dénoncé un "usage disproportionné" des armes (grenades lacrymogènes, LBD) par les forces de l'ordre. Le parquet à compétence militaire de Rennes est chargé d'une enquête.


Une commission parlementaire a conclu pour sa part, mi-novembre, à la "responsabilité écrasante" des trois mouvements qui avaient appelé à manifester à Sainte-Soline, en dépit de l'interdiction préfectorale. Mi-janvier, après un procès houleux, le tribunal de Niort a condamné pour cela trois figures de ces collectifs à des peines de prison avec sursis. Ils ont fait appel.


Une nouvelle mobilisation est annoncée fin juillet dans le Poitou, juste avant les Jeux Olympiques de Paris.