Centrale de Cordemais : sept militants CGT sous le coup d’une procédure disciplinaire

11h13 par Dimitri Coutand avec AFP

Le 27 septembre 2024, des pétards avaient été jetés dans les bureaux de la direction de la centrale de Cordemais (Loire-Atlantique) par des militants CGT. Ce mercredi 6 novembre, EDF a annoncé l’ouverture d’une procédure disciplinaire pour sept d’entre eux.

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EDF a ouvert une procédure disciplinaire contre sept militants CGT de la centrale de Cordemais (Loire-Atlantique) pour des exactions envers la direction du site, après l'abandon d'un projet de reconversion du site, selon des sources concordantes ce mercredi 6 novembre.


La CGT-Energie de Loire-Atlantique "condamne la procédure disciplinaire lancée par EDF contre sept militants CGT de la centrale de Cordemais", a réagi le syndicat dans un communiqué.


Le groupe a confirmé avoir lancé cette procédure après les événements "qui ont entraîné des blessures sur plusieurs de (ses) salariés".


EDF avait annoncé fin septembre l'abandon du projet Ecocombust visant à convertir à la biomasse la centrale à charbon de Cordemais, qui cessera donc de produire de l'électricité à l'horizon 2027.


Le groupe, qui estimait que le projet de reconversion n'était pas rentable, avait indiqué dans le même temps vouloir maintenir "une activité industrielle" sur le site - qui représente quelque 500 emplois dans la région dont 340 emplois directs.


 


Une usine de fabrication de tuyaux pour remplacer la centrale


"La direction a annoncé la fin de la centrale pour 2027 sans aucun autre projet pour le maintien des emplois, alors que ça fait une dizaine d'années que les salariés avec la CGT ont monté le projet Ecocombust", a déploré Christophe Jouanneau, secrétaire général de la CGT Energie départementale.


L'activité qu'EDF projette de substituer à la centrale, la fabrication de tuyaux pour de futures centrales nucléaires pour le compte de sa filiale Framatome, ne représenterait en effet qu'une centaine d'emplois environ, pour monter jusqu'à 200 emplois à terme.


La décision a "déclenché la colère des salariés, que les militants de la CGT ont essayé de juguler", a indiqué à l'AFP Christophe Jouanneau.


 


Le directeur Michel Durand touché par les pétards


La direction reproche aux salariés concernés par la procédure d'avoir "fait péter des pétards dans les bureaux de la direction", des pétards "qui pétaient fort", motif pour lequel ils sont convoqués en commission de discipline, selon le syndicaliste.


Ces jets de pétards "ont conduit à six accidents du travail dont quatre avec arrêt", et Michel Durand, alors directeur du site, fait partie des victimes, selon EDF.


CGT-Energie dénonce dans son communiqué une "attaque" qui vise à "criminaliser l'action syndicale" et à "étouffer toute résistance".


Selon le responsable de la CGT, les deux premiers entretiens disciplinaires ont eu lieu ce mercredi 6 novembre et vont se prolonger jusqu’à la fin de la semaine prochaine.