Cas probables de botulisme : 600 bocaux recherchés dans toute la France
11 septembre 2024 à 7h56 par Joséphine Point avec AFP
Ces bocaux ont été vendus lors de divers événements festifs organisés en Touraine ces derniers mois.
Crédit : Capture d'écran | rappel.conso.gouv.fr
Une enquête est ouverte après l'hospitalisation en réanimation à Tours de cinq personnes ayant mangé des conserves de pesto à l'ail des ours. Les autorités soupçonnent ces bocaux d'être à l'origine de cas probables de botulisme et cherchent à retracer les 600 pots vendus.
Lors d'une conférence de presse au centre hospitalier régional universitaire (CHRU) de Tours, le préfet d'Indre-et-Loire Patrice Latron a indiqué que "deux couples (s'étaient) présentés aux urgences samedi", suivis d'une cinquième personne dimanche après avoir participé à un même repas d'anniversaire. Les patients, tous majeurs, "sont actuellement en réanimation, conscients, intubés, ventilés" au CHRU de Tours, a-t-il précisé.
"Sur la base d'indices convergents", les autorités sanitaires suspectent des cas de botulisme liés à l'ingestion "d'un produit qui s'appelle Ô p'tits Oignons, qui est un pesto à l'ail des ours, produit en Touraine", selon le préfet. Ce produit artisanal est "fortement suspecté d'être à l'origine de cette contamination", qui peut être mortelle, a-t-il souligné.
La priorité est désormais de "valider scientifiquement l'hypothèse du botulisme et puis de leur assurer le meilleur traitement possible" ainsi que de faire de "la prévention pour éviter que d'autres personnes ne consomment le produit" suspecté.
Les bocaux vendus en Touraine
Au total, "c'est 600 bocaux que nous cherchons" dans toute la France, a estimé le préfet. Ils ont été vendus par un commerçant ambulant de Tours lors de quatre foires en Indre-et-Loire : lors de la Fête des Plantes et du Printemps au Château de la Bourdaisière les 30, 31 mars et 1er avril 2024, à "Nature en fête" à Saint-Avertin les 13 et 14 avril 2024, à la Foire à l'ail et au basilic à Tours le 26 juillet 2024 et au Festival de la tomate et des saveurs à Montlouis-sur-Loire les 7 et 8 septembre 2024.
"Le délai d'incubation de cette toxine est entre 4 heures et 8 jours", a-t-il rappelé, voulant "rassurer les personnes qui ont consommé ce produit il y a plusieurs semaines" et appelant ceux qui ont acheté les conserves à "les jeter, les détruire".
Si les points de vente sont localisés au sein d'une même région, l'alerte a été donnée "immédiatement au niveau national avec un relais au niveau des ministères de la Santé et de l'Agriculture", selon le directeur de la santé publique pour l'Agence régionale de santé (ARS) du Centre-Val de Loire, Jean-Christophe Comboroure, lors de cette même conférence de presse.
Une équipe d'enquêteurs "est en train de rechercher tous les clients et de les contacter", a signalé la directrice départementale de la protection des populations (DDPP) d'Indre-et-Loire, Carine Bar. Une partie des achats ayant été effectués par carte bleue, les consommateurs peuvent ainsi être retrouvés.