Agression d'une enseignante à Chemillé-en-Anjou : le lycéen visait 2 autres élèves
Publié : 29 mai 2024 à 8h03 par Joséphine Point avec AFP
Selon le procureur d'Angers, le jeune homme de 18 ans avait prémédité son geste.
Crédit : Archives
Le lycéen de 18 ans placé en garde à vue après avoir agressé au couteau sa professeure d'anglais en plein cours, près d'Angers, visait deux autres élèves de l'établissement et mûrissait son acte depuis plusieurs jours, a annoncé le parquet.
Lundi 27 mai vers 9h45, le jeune homme, inconnu de la justice et qui ne s'était jamais fait remarquer au lycée de l'Hyrôme à Chemillé-en-Anjou, avait soudainement agrippé par derrière son enseignante, lui entaillant la joue avec un couteau qu'il avait apporté dans son sac.
Après l'agression, il s'était enfui en abandonnant son arme, passant par une fenêtre avant d'être rapidement interpellé par la police municipale, selon le procureur de la République d'Angers, Éric Bouillard.
Placé en garde à vue lundi, il avait fait état d'un "mal-être dans sa vie". Mais la victime, dont le pronostic vital n'a pas été engagé, ne semblait pas "avoir été choisie à l'avance" et l'élève n'avait pas de "grief" contre elle, avait dit Éric Bouillard lors d'un point de presse. Elle a eu "simplement le malheur d'être la première (enseignante) de la journée", avait ajouté le magistrat.
Âgée d'un peu plus de 50 ans, l'enseignante agressée est expérimentée et enseigne dans ce lycée depuis plus de vingt ans, selon les services de l'Éducation nationale. "On est sur une blessure qui, physiquement, est extrêmement légère" mais "l'impact psychologique sur cette enseignante (...) va être beaucoup plus fort", a souligné le procureur de la République.
Le coup de folie d'un adolescent mal dans sa peau ?
Ce mardi soir, les déclarations du suspect, dont la garde à vue a été prolongée, semblaient éclairer les faits sous un jour plus inquiétant.
"L'enquête a mis en évidence que deux autres élèves avaient été visés par le suspect et que ce dernier avait préparé son acte depuis plusieurs jours", a indiqué dans un communiqué le procureur d'Angers, sans plus de précisions.
"La qualification susceptible d'être retenue pourrait en l'état être celle de tentatives d'assassinat et introduction d'arme dans un établissement scolaire", ajoute le procureur.
Un couteau acheté quelques jours avant l'acte
Scolarisé depuis trois ans dans le petit lycée polyvalent de l'Hyrôme (160 élèves) où il reprenait les cours lundi après une absence pour maladie, le suspect était présenté comme "rieur et rigolard" par ses camarades lors de son retour en début de matinée. Selon le procureur, il n'y avait "pas de notion de harcèlement scolaire" et à son retour en classe, l'élève de terminale avait même eu "un échange courtois" avec son enseignante à propos de son absence des jours précédents.
Il avait tout de même acheté dès le 23 mai le couteau utilisé lors de l'agression, qu'il avait dissimulé dans son sac d'école. En faisant des courses, "il voit ce couteau et il l'achète en sachant qu'il allait faire quelque chose avec", avait dit lundi lors d'un point presse Éric Bouillard. Le procureur écartait cependant tout motif religieux ou contexte de radicalisation.