4 questions à Loïg Chesnais-Girard sur la nouvelle gare maritime de Brest
8h39 par Marie Piriou
À Brest, une nouvelle gare maritime verra le jour en 2028 sur le port. Les travaux débuteront deux ans auparavant.
Le projet de la future gare maritime de Brest vient d’être dévoilé. Les travaux débuteront en 2026 pour une mise en service deux ans plus tard. 28 millions d’euros vont être investis par la Région Bretagne.
L’actuelle gare qui dessert les îles de Molène et Ouessant est vieillissante. 45 000 personnes voyagent chaque année sur les bateaux du réseau BreizhGo. Des quais qui voient passer donc des voyageurs mais aussi un trafic annuel de 13 000 tonnes de fret. C’est trop dangereux pour Loïg Chesnais-Girard. Entretien avec le président de la Région Bretagne.
Pourquoi cette nouvelle gare maritime, ici à Brest ? Quelles en sont les raisons ?
Ce port a une partie de ses ouvrages qui commencent à vieillir, et notamment ce quai sur lequel nous avons la gare maritime. Gare maritime qui a été construite juste après-guerre et, du haut de ses 80 ans, on sait que cette gare maritime ne tiendra pas très longtemps. L’expérience qu’on propose à celles et ceux qui partent vers les îles de Ouessant et Molène n’est pas à la hauteur de ce que nous voulons. Donc on annonce une nouvelle gare. On annonce aussi la réfection entière de cet éperon sur lequel nous sommes aujourd’hui.
Crédit : Alouette
À quoi ressemblera cette nouvelle gare ?
À une gare qui s’insère dans un paysage urbain, qui ne dénature pas l’esthétique global du port et qui, même, améliore la vue que l’on aura sur le port. En enlevant les ouvrages un peu anciens, datés et provisoires sous forme de containers qui sont ici posés, pour venir s’insérer dans la ville sans dépasser les hauteurs des immeubles environnants. Elle intégrera, en plus de la gare et des zones de fret, des bureaux dans lesquels la Région Bretagne viendra installer ses équipes qui sont actuellement ailleurs sur le port de Brest.
Quels sont les objectifs de ce projet concrètement ?
C’est tout d’abord de sécuriser le fret. Parce que nous savons que ce fret est dangereux avec les circulations de public qui peuvent générer des risques. Améliorer l’accueil de celles et ceux qui viennent attendre le bateau, comme dans toutes les gares. Parce que quand on attend le bateau, on préfère être au sec plutôt que sous la pluie. Donc il faut des zones d’accueil, des zones d’attente pour attendre son bateau. Et puis une esthétique qui est améliorée. Ce qu’on va faire aussi, c’est adapter ce quai à l’évolution du niveau de la mer. On sait que la mer va monter et donc il faut s’adapter. Le choix qui a été fait, c’est un bâtiment qui sera submersible pour les jours où nous aurons des submersions, pour pouvoir éviter de remonter l’entièreté du quai, ce qui changerait la physionomie totale du port et ce qui coûterait très cher, tant au niveau argent qu’au niveau environnemental.
Crédit : Madec Architecte
Ces travaux de modernisation vont engendrer un coût conséquent ?
Oui mais il est vraiment important de refaire une gare neuve. Le quai sur lequel nous sommes, si on ne fait rien, s’effondrera dans les 10 à 15 ans qui viennent. Donc nous devons rétablir ce quai. Cela coûte cher : 14 millions d’euros juste pour le remettre en état. Et puis, effectivement, une nouvelle gare, des bureaux juste au-dessus, pour une somme totale de 28 millions d’euros d’investissements de la Région Bretagne. Mais il faut prendre aussi en compte les conditions de travail des salariés. Actuellement, elles ne correspondent pas à ce que nous voulons pour eux.
Entretien retranscrit par Mikaël Le Gac